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L’Éclipse de la Task-force Créative au Maroc 1/4 : Pourquoi les Agences Digitales sont en Cause

Mehdi Ayache Berberos 06/09/2023 0 comments

Le Maroc est une terre riche en talents créatifs, notamment dans le domaine du design et de l’art digital. Malheureusement, ces talents restent souvent dans l’ombre, un paradoxe qui pose question. La volonté nationale est bien là : modernisation, numérisation et exportation du savoir-faire local. Alors pourquoi ces talents demeurent-ils méconnus ou sous-valorisés ? La réponse réside dans la manière inefficace et souvent exploitante avec laquelle les agences digitales collaborent avec les freelancers. Un sujet complexe qui me tien à coeur, Cet article explore , avec des données, des témoignages et des exemples concrets pour mettre en lumière un problème souvent ignoré, presque Tabou. Ce sera un article dans une série de publications à ce sujet … une sorte de tribune qui n’engage que moi et les autres, comme moi.

Le problème du manque de crédit

Le non-crédit des freelances dans le domaine créatif est un problème persistant au Maroc. Selon une étude récente, près de 60% des freelances dans le pays ne sont pas correctement crédités pour leur travail. Ce chiffre est alarmant pour plusieurs raisons. D’abord, le non-crédit décourage les talents, puisqu’il leur enlève toute visibilité et reconnaissance professionnelle. De plus, il entrave sérieusement leur carrière. Sans crédit pour leur travail, comment peuvent-ils prouver leur expertise et leur valeur sur le marché, local comme international ?

Répercussions sur la réputation des créatifs marocains ? Oui. La non-reconnaissance des freelances a des implications directes sur leur réputation et leur portée professionnelle. Sans crédit, il devient extrêmement difficile pour ces créatifs de bâtir un portefeuille solide et de progresser dans leur domaine. Cette situation est encore plus problématique quand on sait que le Maroc a du mal à conserver ses talents. En effet, un nombre croissant de professionnels talentueux cherche des opportunités à l’étranger, provoquant une fuite des cerveaux qui affaiblit encore plus l’écosystème créatif local.

Ce qui est souvent négligé dans ce débat, c’est l’énorme impact économique de cette négligence. Prenez l’exemple de la Corée du Sud, où le label « K-Design » a contribué à plus de 10 milliards de dollars en exportations en 2020. Imaginons un instant que le Maroc réussisse à créer un label aussi puissant que « DESIGNED IN MOROCCO ». Cela pourrait être un moteur économique majeur. Mais pour y parvenir, il faudrait d’abord régler le problème de la non-reconnaissance des talents locaux. Sinon, nous ratons une chance en or de monétiser et de globaliser notre capital créatif.

Economie créative MADE IN MOROCCO ?

Ce qui est souvent négligé dans ce débat, c’est l’énorme impact économique de cette négligence. Prenez l’exemple de la Corée du Sud, où le label « K-Design » a contribué à plus de 10 milliards de dollars en exportations en 2020. Imaginons un instant que le Maroc réussisse à créer un label aussi puissant que « DESIGNED IN MOROCCO ». Cela pourrait être un moteur économique majeur.

Mais que penseriez-vous si on allait encore plus loin avec un label « DESIGNED BY MOROCCAN » ? Ce label irait au-delà des frontières géographiques pour célébrer le talent marocain où qu’il se trouve. Il ne s’agirait pas seulement de produits et de services, mais de personnes – le capital humain qui est la véritable source de notre créativité et de notre innovation. Ce focus sur l’individu serait une démarche authentique pour une reconnaissance partagée, mettant en avant le mérite et le savoir-faire des designers marocains, qu’ils soient basés au Maroc ou à l’étranger.

Pour y parvenir, il faudrait d’abord régler le problème de la non-reconnaissance des talents locaux. Sinon, nous ratons une chance en or de monétiser et de globaliser notre capital créatif, tout en donnant aux créateurs marocains le crédit qu’ils méritent, où qu’ils soient dans le monde.

« L’économie et la culture ne sont pas des domaines séparés ; ils sont en réalité les deux faces d’une même médaille. » – Edward Hopper

Les droits d’auteur, un droit universel … partout … y compris le Maroc : )

Au-delà des aspects économiques et professionnels, il y a aussi un aspect moral. Les droits d’auteur sont des droits universels. Dans des pays comme la Corée du Sud, où l’industrie créative est florissante, le respect des droits d’auteur est scrupuleusement observé. Cela favorise un écosystème sain où les créatifs sont encouragés à innover et à contribuer à des projets à grande échelle. En bafouant ces droits, nous encourageons non seulement une culture d’exploitation, mais nous nous privons également de l’épanouissement d’un secteur qui pourrait être un véritable levier de croissance économique.

Solution ?

Il n’est jamais trop tard pour redresser la barre. Ce qui est nécessaire, c’est une refonte totale du système de collaboration entre les agences et les freelancers. Une communication transparente, des contrats clairs et équitables, et surtout, une reconnaissance publique des talents, sont indispensables. Les agences doivent également éduquer leurs clients sur l’importance de créditer les freelances, ce qui finalement ne fait qu’ajouter de la valeur au projet global.


Le Maroc est un pays bourré de potentiel dans le domaine créatif, mais ce potentiel est sévèrement limité par des pratiques professionnelles contre-productives. Il est grand temps de reconnaître et de valoriser nos talents locaux. Ce faisant, nous ne contribuons pas seulement à leur croissance personnelle, mais nous ouvrons également la voie à la croissance économique du pays tout entier.

à suivre …


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Mehdi Ayache Berberos

https://mehdiayache.com
Moroccan Designer & Entrepreneur.
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